Permutation périodique des tâches au sein d'une équipe : motivation, fatigue ou norme sociale ?

Par Pierre-Jean Marescaux, O. Desrichard
Français

RÉSUMÉ

L’alternance fonctionnelle se manifeste par un échange périodique de postes entre deux ou plusieurs opérateurs. La plupart des auteurs y voient la recherche d’un équilibre de la charge de travail entre les individus. Dans cet article, nous nous interrogeons sur les déterminants exacts de ce phénomène. Trois expériences placent des équipes de deux sujets dans une situation où ils doivent réaliser deux tâches différentes durant une heure, la gestion du travail étant laissée libre. Dans la première expérience, on constate de l’alternance fonctionnelle. Les permutations sont précédées d’une chute de performance. Au sein de chaque groupe, l’alternance est un phénomène périodique et de larges variations intergroupales de la fréquence des permutations sont constatées. Les deux expériences suivantes, dans lesquelles un compère réel ou fictif est introduit dans chaque dyade, montrent que les sujets se conforment à une période induite pour solliciter une permutation, cette période influençant non seulement leur comportement mais également les représentations qu’ils ont des tâches. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent qu’une norme d’équité s’instaurant dans chaque groupe joue un rôle prépondérant dans le phénomène d’alternance fonctionnelle et corroborent l’idée selon laquelle les modèles du fonctionnement individuel doivent être élargis pour rendre compte des activités collectives.

Mots cles

  • Régulation collective
  • Alternance fonctionnelle
  • Charge de travail
  • Influence sociale