Des dimensions sensibles de l’activité essentielles en prévention : corps et désaccords des agriculteurs.

Par Fabienne Goutille, Carole Baudin, Alain Garrigou
Français

Dans les processus de prévention associés au risque pesticides en milieu agricole, l’attention se focalise trop sur les bénéfices escomptés de mesures de prévention d’ordre technique, au détriment d’une compréhension fine des usages et des effets de ces mesures sur la santé des agriculteurs. Dans cet article, nous mobilisons des approches compréhensives ancrées dans l’ergonomie et l’anthropologie pour appréhender et donner à voir le travail réel et sensible des agriculteurs dans les situations d’usage des équipements de protection individuelle (EPI). Nous montrons comment les EPI cristallisent plus largement les problématiques qui préoccupent les agriculteurs vis-à-vis de produits toxiques homologués dans le contexte d’une croyance collective répandue selon laquelle le fait de porter des EPI protégerait de fait. À travers ces objets se jouent les dimensions formelles et informelles, matérielles et immatérielles des pratiques de régulation des risques toxiques. Cette contribution invite à revisiter les paradigmes actuels de prévention et à investir le travail réel par l’observation des corps en gestes et l’appréhension des dimensions sensibles de l’activité au-delà des données de laboratoire relatives à l’efficacité de tel ou tel EPI.

  • santé sécurité au travail
  • travail incarné
  • savoirs sensibles
  • équipements de protection individuelle
  • pesticides agricoles
  • ergotoxicologie développementale
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