Contribution individuelle à la sécurité du collectif : l'exemple de la régulation du SAMU

Par Jacques Marc, René Amalberti
Français

RÉSUMÉ

L’article présente une recherche sur la contribution d’un individu à la sécurité du collectif auquel il appartient. L’étude a été réalisée à la régulation du SAMU. La méthode reposait sur l’observation et l’analyse d’ “ histoires de gestion d’appels de patients ”, recueillies sur une période de deux mois. Le point de vue choisi a toujours été celui d’un observateur neutre situé derrière le même opérateur de l’équipe, volontairement asymétrique pour l’objectif de l’étude. Il favorisait une détection des erreurs commises par l’opérateur observé (à cause de sa proximité), et une analyse fine des actions de sécurité intentées par cet opérateur vis-à-vis du collectif et vice versa. L’analyse a reposé sur les notes d’observation (protocoles verbaux et contextes d’histoires) en mettant en relation les événements de sécurité observés avec le contexte, le type d’activité du collectif, et les modes de contrôle de la situation. Les résultats montrent, à côté d’une activité classique autodirigée vers ses propres erreurs, que l’opérateur observé intervient fréquemment au niveau du collectif pour l’alerter contre un potentiel d’erreur non encore avéré par les faits. La régulation du risque utilise deux logiques différentes : une régulation des erreurs sur le court terme et une régulation préventive sur le moyen terme par des actions de renforcement de la représentation commune de la situation. L’article présente en conclusion un modèle cadre d’analyse de la contribution de l’individu dans la sécurité du collectif, qui ouvre sur une compréhension dynamique et écologique de la gestion sûre de l’activité collective.

Mots cles

  • Sécurité
  • Gestion collective de l’erreur
  • Médecine d’urgence
Voir l'article sur Cairn.info