Des conducteurs peu expérimentés et des conducteurs âgés ont plus de risque d’avoir un accident que les conducteurs confirmés adultes. Cette étude évalue la perception du risque de collision avec un véhicule obstacle chez quatre groupes différents de douze sujets chacun, pour déterminer si les facteurs perceptifs impliqués dans la gestion de la vitesse d’approche participent aux risques encourus. Les participants devaient juger, pour 216 différents scénarios simulant leur approche vers un véhicule obstacle, si la suite du scénario donnerait lieu à une collision ou non. Le groupe 1 était composé de personnes possédant le permis de conduire depuis plus de cinq ans, le groupe 2 de personnes ayant le permis de conduire depuis moins de deux ans et le groupe 3 de personnes ne possédant pas le permis de conduire. Ces trois groupes étaient constitués de particpants âgés de moins de 30 ans, tandis que le groupe 4 était composé de personnes âgées de plus de 65 ans conduisant régulièrement. Dans chaque scénario, l’observateur approchait le véhicule obstacle (distance et vitesse initiales variables) avec une décélération constante, suffisante ou non pour éviter la collision. Le moment de coupure de la présentation, la présence d’éléments contextuels dans l’environnement et le mouvement du véhicule obstacle étaient systématiquement variés. L’analyse des performances a mis en évidence que les personnes âgées détectaient moins bien les risques de collision que les autres participants. Des analyses plus approfondies ont montré que les jugements des participants étaient principalement basés sur les informations contenues dans la dilatation de l’angle visuel sous-tendu par le véhicule obstacle (la variable optique tau) et de son évolution au cours du temps (la variable optique tau-point). Deux types de stratégies visuelles sous-tendant les jugements ont ainsi été mises en évidence selon que les participants utilisaient principalement la variable tau ou la variable tau-point. Les stratégies visuelles des personnes âgées étaient les mêmes que celles des autres participants uniquement lorsque les scénarios contenaient un environnement structuré. Ainsi cette étude montre que le manque d’expérience de la conduite n’affecte pas les capacités de détection du risque de collision alors que des effets liés au vieillissement sont observés.