L’utilisation des simulateurs de conduite dynamiques par les chercheurs et ingénieurs est en constante progression. Cet essor est dû aux nombreux avantages de la simulation sur les méthodes d’investigation classiques, mais découle également des rapides évolutions technologiques de ces dernières décennies. Toutefois chaque simulateur est un prototype et il n’existe aucune norme de construction. Se pose alors la question de la validité des simulateurs et des choix quant à leur évolution. Cet article se propose de passer en revue les différents développements entrepris sur les simulateurs dédiés à la recherche ces dernières années, en décrivant le « pourquoi » et le « comment » de ces innovations.
Nous définissons, dans un premier temps, le besoin de stimulations multisensorielles, tant pour simuler l’activité de conduite, en fournissant au conducteur les affordances capables d’induire les comportements observés en conduite réelle, mais également pour minimiser le risque de cinétoses via la présentation d’informations congruentes. Nous décrivons ensuite les principales interfaces sensorielles (visuelle, de mouvement, tactilo-kinesthésique et sonore), en abordant plus précisément le problème de restitution du mouvement longitudinal et de ses conséquences en termes de comportement de freinage. Pour chacun de ces sous-systèmes, nous avons tenté de déterminer l’influence des paramètres les plus pertinents et leurs interactions. Les différentes tâches étudiées sont également considérées, à partir du moment où elles ont une influence sur le choix des configurations et de la validité du simulateur. Enfin, nous abordons les limites du simulateur à travers le mal du simulateur, syndrome largement étudié ces dernières années, sans pour autant être évincé.
Cette revue de questions rend compte de la nécessité d’intensifier les recherches, non seulement pour évaluer la validité des simulateurs et leurs modifications technologiques, mais également pour guider leurs développements futurs. Un tableau récapitulant les options de restitution des simulateurs de conduite actuels et représentatif de la diversité des configurations viendra clore cet état de l’art.