Self-regulatory driving behaviour in the elderly: relationships with aberrant driving behaviours and perceived abilities
Les comportements d’autorégulation chez les conducteurs ages : relations entre les comportements inadaptés et les capacités perceptives
Résumé
Cette étude examine dans un échantillon de 568 conducteurs âgés (55-91 ans ; moyenne = 71 ans) les propriétés psychométriques d’une version française du Driving Behaviour Questionnaire (dbq-50 items ; Reason et al., 1990), un questionnaire qui cherche à objectiver différents types de comportements inadaptés de conduite. On a également analysé la validité prédictive comparée à l’égard des comportements d’évitement des situations de conduite réputées difficiles, du dbq et d’une échelle d’autoévaluation des capacités perceptives et cognitives liées à la conduite (11 items concernant la vue, la vitesse de traitement de l’information et les capacités attentionnelles). Une analyse en composantes principales a permis d’extraire trois facteurs principaux expliquant 28,5 % de la variance totale. Les facteurs renvoient aux inattentions (19,7 %), aux erreurs graves (5,4 %) et aux infractions (3,5 %). Ces résultats sont conformes aux travaux antérieurs et confirment une moindre contribution des infractions chez les conducteurs âgés. Les corrélations entre les scores des facteurs du dbq et l’âge, le genre, le kilométrage annuel, la santé et les accidents récents soutiennent la validité du construit de cette version française. Des analyses de régressions multiples hiérarchiques font apparaître huit variables significativement associées aux évitements et expliquant 49 % de leur variance dans l’échantillon global. Par ordre d’importance, l’évitement de situations difficiles est plus fréquent chez les conducteurs qui évaluent moins positivement leur vitesse de traitement de l’information et leurs capacités attentionnelles, les plus âgés, les femmes, ceux qui rapportent moins de kilomètres parcourus, aucun accident depuis trois ans, moins d’infractions et une santé moins bonne. Chez les conducteurs les plus âgés (? 71 ans) encore plus de variance (56 %) est expliquée avec seulement cinq variables et une contribution majeure des capacités cognitives autoévaluées.
Les résultats suggèrent que les capacités perçues en lien avec la conduite, en particulier la vitesse de traitement de l’information et l’attention, jouent un rôle important dans la décision de restreindre la conduite dans les circonstances les plus difficiles. Ils indiquent que, par rapport au dbq, ces jugements d’autoefficacité sont un meilleur prédicteur des comportements d’autorégulation de type évitement, et un prédicteur plus parcimonieux, puisqu’ils permettent d’expliquer plus de variance avec moins d’items.
Mots-clés
- « driving behaviour questionnaire »
- conducteurs âgés
- capacités cognitives
- autorégulation
- évitement
- autoévaluation
- erreurs de conduite