Développement du sentiment et du pouvoir d’agir : un exemple chez des médecins du travail

Recherches empiriques
Par Nadine Poussin, Yvon Miossec
Français

L’objectif de cet article, à partir d’une intervention en clinique de l’activité auprès de médecins du travail, est de prendre pour objet d’analyse le lien entre la modification de sentiments et le développement du pouvoir d’agir. Nous partons du cas d’un médecin du travail qui a vu ses sentiments, initialement d’inefficacité et d’inutilité, transformés lors de l’intervention. Au cours de celle-ci, elle a été affectée, décontenancée mais cette déstabilisation a été productive puisqu’elle lui a permis, avec ses collègues, de prendre comme objet de discussion les buts poursuivis dans l’action et ainsi de revenir sur les rapports entre ces buts et les motifs de l’activité. Nous donnons à voir plus précisément une séquence d’un dialogue analysée du point de vue des émotions et des échanges d’arguments. Nous concluons que l’affect qui a provoqué l’embarras a ouvert la voie à une nouvelle manière de voir, d’imaginer et de faire. Cela nous permettra : 1) de distinguer affect, émotion et sentiment ; 2) de poser deux conditions à la transformation des sentiments : l’éprouvé d’un affect et l’enrichissement des significations ; 3) d’attester du lien entre transformation du sentiment et développement du pouvoir d’agir.

Mots-clés

  • pouvoir d’agir
  • sentiment
  • but/mobile
  • clinique de l’activité
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