Cultural variation of perceptions of crew behaviour in multi-pilot aircraft

Par Hans-Jürgen Hörmann
Français

DIFFÉRENCES CULTURELLES DANS LES PERCEPTIONS DU COMPORTEMENT DES ÉQUIPAGES D’AVIONS À PLUSIEURS PILOTES

Agissant comme “dernière ligne de défense”, les pilotes de ligne doivent souvent contrer les effets délétères sur la sécurité liés aux pannes ou aux situations inattendues. Une coopération au sein de l’équipage est absolument nécessaire pour détecter et traiter ces problèmes avec toute l’efficacité requise dans le temps imparti. Toute la communauté aéronautique s’accorde sur ce point, mais le débat est nettement plus ouvert sur ce que doit être une coopération idéale, sur les aptitudes à mettre en jeu et sur ce qu’il convient d’enseigner dans la formation professionnelle. Les effets culturels sont souvent évoqués comme origine de ces différentes approches de résolution des problèmes. C’est pourquoi une étude sur l’impact culturel de l’évaluation professionnelle de la coopération au sein de l’équipage a été réalisée dans le cadre d’un projet de recherche européen (DGXII) appelé JARTEL (Joint Aviation Requirement Translation and Elaboration of Legislation). 105 instructeurs européens, issus de 14 compagnies différentes représentant 12 nations, ont participé à une évaluation professionnelle sur vidéo d’une série de 8 scénarios montrant un large éventail de comportements en vol d’équipages professionnels. Les résultats ont été analysés en testant les hypothèses de différences culturelles suggérées par le travail de Hofstede (1980, 1991), qui classe les cultures notamment en fonction du degré d’autorité (Power Distance) et de l’individualisme des acteurs. Les principaux résultats ne vont pas dans le sens d’une sensibilité culturelle nationale. Les jugements des instructeurs des différents pays sont relativement convergents. Les différences sont nettement plus marquées entre compagnies (d’un même pays) et entre instructeurs ayant des niveaux différents de maîtrise de l’anglais. Des différences plus marquées pourraient cependant exister avec des équipages de l’Europe de l’Est. En résumé, les travaux réalisés, même s’ils sont encore à affiner et à confirmer par de nouvelles études, montrent, dans ces métiers de haute technologie, l’importance relative de la culture nationale par rapport aux effets importants de culture locale et d’entreprise.

Mots cles

  • Gestion des ressources de l’équipage
  • compétences non techniques
  • sécurité aérienne
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