Cet article présente les objectifs et la méthodologie de l’étude prospective VISAT (Vieillissement, Santé, Travail). L’étude a été conçue pour préciser dans quelle mesure et comment la nature des tâches, l’organisation du travail, l’exposition à des nuisances et autres conditions d’exercice de l’activité influencent la disponibilité des ressources physiologiques et psychologiques des individus, en lien avec les effets du vieillissement sur ces mêmes ressources. Par rapport à des études antérieures sur le sujet, l’accent a été mis davantage sur les composantes psychologiques, à la fois des contraintes de travail et des ressources individuelles. Plusieurs options stratégiques structurent l’étude VISAT: (i) le partenariat entre chercheurs et médecins du travail (ii) la centration sur une population de salariés actifs et non actifs (iii) le choix d’un suivi longitudinal sur dix ans avec trois mesures (iv) l’adoption d’une conception large de la santé, et (v) la prise en compte des ressources cognitives. Quelques exemples d’objectifs spécifiques de recherche sont présentés avec leur ancrage théorique. Sur le plan méthodologique, cette recherche repose sur des données recueillies par questionnaire et par des mesures cliniques effectuées par des médecins du travail à l’occasion de la visite médicale annuelle du travail auprès d’un échantillon tiré au sort de 3 237 salariés ou anciens salariés de tous secteurs économiques, nés en 1964, 1954, 1944, et 1934. Lors du premier recueil, en 1996, ceux nés en 1934 étaient en majorité des retraités. Une 2^e vague de recueil de données est en cours en 2001, et une 3^e est prévue cinq ans plus tard. Le matériel permet le recueil d’informations sur la vie professionnelle actuelle et passée, d’informations et de mesures médicales effectuées par le médecin et d’informations sur la vie hors travail. L’étape longitudinale doit permettre de dissocier différents phénomènes indexés au temps et de lever ainsi certaines difficultés d’interprétation liées à la méthode transversale.