Les effets de l'interface personnifiée sur la persévérance dans la tâche et la qualité de l'interaction : le paradoxe du contexte social d'interaction

Par Michel Dubois, Federico Tajariol
Français

RÉSUMÉ

De nombreux développements informatiques d’interfaces personnifiées ont été réalisés et reposent sur l’idée empirique que l’utilisateur attribue à ce type d’interface de la personnalité. L’interaction avec la machine est alors posée comme plus confortable et conviviale pour l’utilisateur. De nombreuses recherches montrent en effet des attributions sociales positives (sympathique, stimulante, etc.) envers l’interface personnifiée de la part des utilisateurs. Cependant, l’ensemble de ces recherches se rapportent soit spécifiquement aux applications développées (de nature très hétérogène) sans chercher à comparer différents dispositifs de conception d’interfaces personnifiées à partir d’une application identique, soit comparent différentes interfaces personnifiées à partir d’une même application mais sans jamais intégrer des variations du contexte social d’interaction.
Notre article, à partir de trois expériences, analyse plus précisément les effets du degré de personnification de l’interface (absence de visage contre visage schématique contre visage réel), de la modalité de présentation des visages (statique et dynamique) et du contexte social d’interaction (avec tâche endocentrée pour l’utilisateur contre exocentrée) sur le niveau de persévérance dans la tâche et sur les formations d’impressions qu’elles suscitent auprès de l’utilisateur, notamment en termes de qualité sociale de l’interaction. Les résultats montrent un effet du degré de personnification mais aussi un effet d’interaction entre le degré de personnification des visages et le contexte social d’interaction qui module la valence des attributions sociales portées à l’encontre de l’interface personnifiée.

Mots cles

  • Agents logiciels
  • Interfaces personnifiées
  • Persévérance dans la tâche
  • Qualité sociale de l’interaction