L’objectif de cette étude est de vérifier si les observateurs qui participent à une expérience de vigilance visuelle peuvent compenser la détérioration de la sensibilité visuelle produite par des réductions imperceptibles du niveau de luminosité des stimulations. Cette étude fait partie d’un projet de recherche plus ample sur l’adaptation des travailleurs concernant l’éclairage ambiant et la luminosité des caractères sur écrans d’ordinateurs cathodiques et poursuit un travail engagé par Blanc et Leiros (2000) montrant que la baisse de sensibilité fréquemment observée lors d’expérience de vigilance peut être due aux variations de luminosité des stimulations. Blanc et Leiros confirment qu’en condition normale la luminosité des stimulations décroît significativement la première heure suivant le branchement de l’écran. Ces derniers ont mené une étude expérimentale de la vigilance visuelle à des moments variés après mise sous tension de l’ordinateur. Les résultats de cette étude témoignent d’une baisse plus importante de la performance en cas de luminosité stable que lorsque celle-ci décroît et amènent les auteurs à conclure que, dans ce dernier cas, les sujets accordent plus de ressources attentionnelles à l’expérience.
La première étude proposée dans cet article conduit à penser que les variations temporaires du niveau de la luminosité n’ont pas d’effet significatif en termes de rendement dans une tâche de vigilance. Dans la seconde étude, le rendement de la tâche de vigilance a été évalué de deux manières différentes : A) par une méthode d’adaptation consistant à mesurer essai par essai le rapport signal/bruit nécessaire pour maintenir un niveau stable de rendement pendant l’expérience ; B) par une méthode standard consistant à mesurer la sensibilité pendant l’expérience mais en maintenant constant le rapport signal/bruit durant toute l’expérience. Il en ressort que, pour ce qui est de la méthode adaptative, l’expérience est adaptée à l’observateur alors que, dans le procédé traditionnel, l’observateur doit adapter ses ressources cognitives et attentionnelles aux exigences de l’expérience. Les résultats indiquent une baisse de vigilance significative avec le premier procédé mais pas avec le second.