Design and evaluation of an advanced driver assistance system: the case of auto-adaptive cruise control

Par Nicolas Tricot, Bako Rajaonah, Jean-Christophe Popieul, Patrick Millot
Français

CONCEPTION ET ÉVALUATION D’UN SYSTÈME AVANCÉ D’AIDE A LA CONDUITE: CAS D’UN ACC AUTO-ADAPTATIF

Cet article propose une analyse de la coopération entre les conducteurs et un régulateur auto-adaptatif de vitesse à contrôle de distance (AACC) doté de meilleurs savoir-faire et savoir-coopérer que l’ACC conventionnel. Ce dispositif, en plus de réguler la vitesse et l’interdistance avec le véhicule précédent, prend en compte l’environnement statique (ajustement de la vitesse du véhicule en cas d’agglomération, de virage dangereux et de bretelle d’accès si le conducteur ne le fait pas par lui-même) ainsi que le style des conducteurs (taux d’accélération et de décélération préférentiels, vitesse de croisière et interdistance préférentielles).
Deux AACC se différenciant par leur mode de fonctionnement (l’un avec pré-avertissement et l’autre sans) sont évalués. Cette évaluation, réalisée sur simulateur de conduite, est basée sur l’étude des performances de conduite des participants ainsi que sur l’analyse de questionnaires portant sur l’estimation des conducteurs de leur coopération avec le dispositif. Les 30 sujets (3 femmes et 27 hommes), âgés de 22 à 52 ans et ayant leur permis de conduire depuis en moyenne neuf ans, ont conduit sur un parcours de 60 km composé d’autoroute et de route nationale.
Les variables indépendantes sont: l’expérience d’un ACC (certains conducteurs avaient déjà utilisé un ACC conventionnel), le mode de l’AACC utilisé (avec ou sans pré-avertissement) et le type d’ACC (ACC conventionnel et AACC, les données relatives à l’ACC provenant d’une expérimentation antérieure). Les deux principales hypothèses qui ont guidé les analyses sont basées sur la charge de travail: 1 / meilleurs sont les savoir-faire et savoir-coopérer des dispositifs, plus faible est la charge de travail du conducteur pendant son utilisation du dispositif, meilleure est sa coopération avec le dispositif et meilleures sont les évaluations subjectives de la coopération; 2 / plus grande est l’expérience du conducteur d’un ACC, plus faible est la charge de travail du conducteur pendant son utilisation de l’AACC, meilleure est sa coopération avec le dispositif et meilleures sont les évaluations subjectives de la coopération. La première hypothèse n’est pas confirmée par les résultats tandis que la seconde l’est. La discussion propose des éléments d’explication à ces résultats au travers d’une étude critique de la méthodologie utilisée. La non-vérification de la première hypothèse a deux explications possibles: 1 / la méthodologie aurait dû inclure des analyses plus précises de la charge de travail; 2 / le mode de l’AACC aurait dû être utilisé en facteur intra sujet afin de comparer explicitement les deux modes de fonctionnement. Malgré ces quelques reproches pouvant être faits sur la méthodologie, cette étude a montré que le cadre théorique de la Coopération humain-machine pouvait être appliqué au domaine de la conduite automobile notamment pour la conception et l’évaluation de systèmes avancés d’aide à la conduite.

Mots cles

  • Auto-Adaptive Cruise Control
  • Coopération humain-machine
  • Simulateur de conduite
  • Performance de conduite
  • Questionnaire.
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