Parce qu’elle représente une menace, non seulement pour la santé au travail mais aussi pour la productivité, la violence psychique au travail fait l’objet d’attentions de plus en plus vives. Parallèlement, la gestion se présente comme une pratique de plus en plus instrumentée et, semble‑t‑il, déshumanisée. Dans quelle mesure les outils de gestion participent‑ils à la violence psychique au travail. Peut‑on leur attribuer directement les manifestations de violence ? Ou doit‑on plutôt voir celles‑ci, comme la conséquence d’usages déviants ? Cherchant à éclairer ces questions, l’article présente une revue des recherches critiques construisant un lien entre les outils de gestion et la violence au travail puis en discute les enseignements. Il montre en particulier que si les outils de gestion sont parfois des vecteurs de violence, leurs usages peuvent aussi générer des régulations ayant une vertu de pacification.