L’objectif est de transcrire de manière graphique des messages de perturbation à destination des personnes sourdes et malentendantes qui n’ont pas accès aux annonces sonores diffusées dans les gares. Quatre formats graphiques (du statique à l’animé) ont été élaborés. La compréhension des messages et la préférence du format ont été testées auprès de trois groupes de sujets : 36 personnes sourdes de naissance, 32 personnes devenues sourdes et 20 personnes âgées présentant une surdité liée à l’âge. L’attention visuo-spatiale, la vitesse de traitement, la mémoire de travail et la capacité à analyser une image ont été évaluées, afin de prendre en compte leur contribution dans le traitement des informations graphiques. La fréquence des déplacements en train et la fréquence d’utilisation des supports multimédias ont également été recueillies.
Les résultats montrent que les messages sont mieux compris, suscitent moins de mauvaises interprétations et sont préférés par la majorité des participants dans le format le plus animé. De plus, la faculté à traiter rapidement une information visuelle ainsi que la capacité à analyser rapidement une image contribuent favorablement au traitement des messages graphiques. Enfin, un jeune âge, une utilisation fréquente des transports ainsi qu’une bonne familiarisation avec le support multimédia favorisent la compréhension des messages.
En conclusion, la diffusion des messages dans une modalité visuelle et animée peut s’avérer une solution efficace pour relayer les informations de perturbation aux usagers sourds et malentendants des transports collectifs. Cette solution fournit aussi des perspectives intéressantes pour répondre aux objectifs de mise en accessibilité des informations à tous les voyageurs.