La santé psychologique et la performance au travail : des liens longitudinaux bidirectionnels ?

Par Jean-Simon Leclerc, Jean-Sébastien Boudrias, André Savoie
Français

Bien que certains indicateurs d’attitude ou de vécu affectif aient été liés à la performance individuelle au travail, peu d’études se sont intéressées à ces liens au plan longitudinal. Les méthodes de recherches longitudinales sont pourtant pertinentes, considérant qu’ils permettent d’inférer la direction de la relation entre les variables. S’intéressant au concept bidimensionnel de santé psychologique au travail, composé de fort bien-être et de faible détresse, cette étude en panel a pour objectif de tester les relations entre la santé psychologique et la performance individuelle au travail. Un échantillon d’enseignants québécois (n = 153) est utilisé, avec deux mesures espacées d’un an. Les résultats des régressions hiérarchiques montrent que tant au sein du bien-être que de la détresse, c’est le volet ciblant la relation avec l’environnement social qui prédit la performance ultérieure. De plus, la performance prédit deux composantes du bien-être dans le temps : l’harmonie sociale et la sérénité. Cette étude suggère que la relation santé psychologique-performance est bidirectionnelle. Promouvoir de bonnes relations entre collègues peut être une bonne façon d’optimiser la performance future et bien performer pourrait favoriser le bien-être ressenti envers soi (sérénité) et les autres (harmonie sociale).

Mots-clés

  • santé psychologique
  • performance
  • travail
  • bien-être
  • détresse
  • enseignants