Apports et limites de la clinique de l’activité au développement de l’identité professionnelle des étudiants infirmiers

Par Béatrice Brignon, Jean Ravestein
Français

Cet article s’intéresse à la problématique de la santé des étudiants infirmiers lors de l’apprentissage du métier. Elle est envisagée depuis leur capacité à porter la responsabilité de leurs actes et à assumer la performance de leurs pratiques en regard de leur identité professionnelle. L’objectif est d’étudier la contribution de l’analyse de l’activité soignante des étudiants à leur développement identitaire durant cette activité réflexive. La méthode historique indirecte de clinique de l’activité a provoqué le développement de leur pensée à la fois sur leur manière de faire le métier et leur manière d’être face au métier qu’ils apprennent. L’observatoire dialogique créé à partir de quatre étudiants infirmiers et de quatre formatrices a permis d’appréhender comment l’activité discursive entre étudiants sur un soin réalisé a participé consubstantiellement à la transformation de leur soin et de leur dynamique identitaire. Le collectif d’étudiants est apparu comme une ressource pour préserver leur santé en prenant soin du métier ainsi que pour favoriser leur sentiment d’appartenance au groupe professionnel infirmier depuis la formation initiale. En outre, les formatrices ont discuté de la mise en patrimoine au sein de la formation des compromis élaborés par les étudiants et ont questionné leurs propres activités. Leurs échanges, construits à partir de l’image vidéo des controverses des étudiants, leur ont permis de mieux cerner l’intérêt du débat de métier afin qu’ils puissent s’émanciper de la tâche prescrite. Les étudiants infirmiers sont devenus des ressources pour l’organisation apprenante.

Mots-clés

  • clinique de l’activité
  • santé au travail
  • développement du métier
  • identité professionnelle
  • activité dialogique
  • formation infirmière