L’impact de l’aide psychologique à la suite d’une exposition à un événement potentiellement traumatique sur la santé psychologique des policiers

Recherche empirique
Par Christine Desjardins, Andrée-Ann Deschênes, Marc Dussault
Français

Selon la littérature, le travail du policier est l’un des métiers les plus susceptibles de rencontrer des événements traumatiques (Carlier & Gersons, 1994 ; Gersons & Carlier, 1992, 1994). Dans le cadre de ce projet de recherche, nous retenons la dénomination « événement potentiellement traumatique » (Josse, 2014). De ce fait, un événement peut s’avérer traumatisant pour une personne et pas pour une autre ; il peut être traumatisant aujourd’hui et ne pas l’être demain. Malgré l’importance accordée à la santé au travail et les risques associés au métier de policier, peu d’études empiriques sont répertoriées à ce sujet. Dans ce contexte, cette recherche s’intéresse à l’effet de l’aide psychologique suivant un événement potentiellement traumatique sur la santé psychologique des policiers. Le modèle théorique de Gilbert, Dagenais-Desmarais et Savoie (2011) a été retenu pour définir la variable dépendante composée du bien-être psychologique (BEPT ; sérénité, engagement et harmonie sociale) et de la détresse psychologique (DET ; anxiété, désengagement et irritabilité). La présente étude prévoit que les policiers ayant eu recours à une aide psychologique à la réalité du métier à la suite d’une exposition à un événement potentiellement traumatique présentent un niveau supérieur de bien-être au travail que ceux n’ayant sollicité aucune aide. Il s’agit d’un devis ex post-facto. Cinq cent cinquante-neuf (559) participants issus du milieu policier provenant de la province de Québec composent l’échantillon. Trois cent quarante et un (341) d’entre eux ont sollicité une aide psychologique à la suite d’une exposition à un événement potentiellement traumatique. Relativement à l’analyse de l’hypothèse, la technique Test-T pour échantillons indépendants (Independent sample t test) est privilégiée. Les résultats révèlent que la moyenne du bien-être des participants ayant bénéficié d’une aide psychologique, et ce, peu importe la nature, n’est pas supérieure à celle liée à ceux qui n’ont pas sollicité une aide psychologique à la suite d’un événement potentiellement traumatique.

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